Dans le cadre de la prévention des risques liés au vieillissement, dont la prévention des risques de chute fait partie, il me semble intéressant de faire un focus sur l’éclairage.
L’ergothérapeute qui accompagne le particulier dans l’adaptation de son domicile privatif ou collectif effectue souvent des recommandations quant à l’éclairage, notamment nocturne. En effet, l’éclairage est un des moyens d’adapter l’environnement face au processus de vieillissement, mais pas n’importe quel éclairage.
La nuit, il faut privilégier un éclairage indirect. L’éclairage direct peut être éblouissant et donc favoriser la chute. Il peut également générer, chez certaines personnes, des troubles du sommeil (des difficultés à se rendormir par exemple).
Par ailleurs, l’éclairage est essentiel pour le système sensoriel qu’est la vue. Avec l’âge, le cristallin de l’œil s’opacifie, l’acuité visuelle est modifiée, d’où la nécessité d’avoir un éclairage suffisant lors de ses déplacements afin de mieux appréhender son environnement de jour comme de nuit.
J’ai récemment abordé la question de l’éclairage nocturne dans le cadre d’une action portée par l’ARS AuRA sur la prévention des risques de chutes dans six EHPADs du groupe ACPPA de la métropole de Lyon. A travers des ateliers de deux heures sur la prévention des risques de chute, ce projet visait à sensibiliser des résidents, leurs familles et des habitants de proximité d’une part, et les professionnels des EHPADs d’autre part. La finalité de ces ateliers s’est traduite par l’élaboration de pistes de travail avec les animateurs prévention de chacun des établissements sur ce sujet. Des pistes de réflexion ont également été abordées autour de la prévention des risques professionnels et donc de la sécurité, du bien-être et du confort des résidents.
Dans chacun des 24 ateliers déployés, plusieurs questions se sont posées concernant l’éclairage nocturne : Y a-t-il un éclairage la nuit ? Des veilleuses sont-elles mise en place ? Y a-t-il un éclairage dans une pièce autre que la chambre ? L’éclairage est-il suffisant en intensité ? La surface éclairée est-elle suffisante (cheminement pour les déplacements nocturnes) ? L’accès à l’interrupteur ou la commande de l’éclairage est-il possible et aisé ?
Fort de ce constat et dans une démarche de prévention des risques de chute, il est important de rappeler qu’il existe différents moyens de s’équiper pour que l’éclairage nocturne soit adapté aux besoins de chacun pour une couverture optimale du cheminement emprunté la nuit.
Aujourd’hui, dans le commerce (grande surface, discounter, magasin de bricolage ou d’électroménager, revendeur de matériel médical), il est facile de trouver des produits de type veilleuses ou chemins lumineux comportant une cellule de détection de mouvement et donc un allumage automatique d’une source lumineuse la nuit. L’avantage d’acheter en magasin est de pouvoir bénéficier d’informations sur le produit et son installation. Il existe un plus grand choix de produits en vente sur internet, parfois plus accessibles sur le plan financier, mais sans recours à une assistance si une difficulté est rencontrée lors de l’installation ou de l’utilisation.
Vous trouverez sur notre site internet quelques fiches techniques des produits que nous avons pour la plupart essayés au CICAT ELSA.
Les systèmes photoluminescents sont aussi intéressants pour indiquer un interrupteur ou un bouton afin d’allumer un système d’éclairage. Pour les personnes qui ne souhaitent pas d’éclairage la nuit mais qui disposent d’escalier, ces systèmes permettent de signifier chaque nez de marche et la/les rampes attenantes par exemple.
Pour aller plus loin, l’éclairage diurne est aussi à questionner. En cette saison hivernale, où les journées sont courtes et parfois sombres, le recours à un éclairage adapté permet de sécuriser ses déplacements et la réalisation des différentes activités tout au long de la journée. Voici quelques questions à se poser : Quel type d’éclairage mettre en place ? Quand est-ce qu’il faut privilégier une lumière froide ? une lumière chaude ? Les interrupteurs sont-ils visuellement et physiquement accessibles ?
L’éclairage est un sujet vaste. Si vous êtes intéressés par cette thématique n’hésitez pas à nous faire un retour afin que nous puissions vous proposer d’autres contenus.
Hélène DABET, Ergothérapeute CRIAS.